background image
FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE GYMNASTIQUE
La lettre du Président
No 53
Par le Prof. Bruno Grandi, Président de la FIG ­ septembre 2011

Pégases*!

Il y aura 10 ans, très exactement le 28 octobre 2001, que la table de saut était utilisé officiellement
et pour la première fois en compétition FIG. Nous étions à Gand (BEL) et nous suivions la
première subdivision masculine des qualifications des 35èmes championnats du monde de
gymnastique artistique. Un événement!
L'introduction d'un nouvel engin en gymnastique est aujourd'hui un fait rarissime. Si dans un
lointain passé, les gymnastes avaient recours à quantité d'appareils et de concours aujourd'hui
disparus, une stabilité s'est nettement manifestée depuis le début des années 50. La dernière
nouveauté significative introduite dans le panel des engins fut très certainement celle des barres
asymétriques du programme artistique féminin. Cet appareil, inventé conjointement par Richard
Reuther et Rudolf Spieth au début des années 1950, fut présenté pour la première fois en
démonstration lors de la Gymnaestrada mondiale de Vienne (AUT), au Donau Park, en 1965. C'est
Vera Caslavska (TCH) qui a effectué cette première historique! Cette même année, le Comté
Technique féminin homologuait l'engin qui était utilisé officiellement pour la première fois aux
Universiades à Budapest (HUN), puis aux Championnats d'Europe de 1967 à Amsterdam (NED) et
aux Championnats du Monde de Ljubljana (YUG) en 1970.
Le remplacement du saut de cheval par la table de saut fut l'aboutissement d'un long processus
d'évaluation. Un choc parfois entre anciens et modernes. Et dans ce contexte-là, rendons
hommage et justice au vice-président de la FIG d'alors, Siegfried Fischer (BRA), qui fut le plus
ardent défenseur de la table, en sa qualité de Président de la Commission des Engins.
A l'origine de ce remplacement, la sécurité.
Il ne faisait un doute pour personne que le saut de cheval présentait des risques élevés
d'accidents, aussi bien chez les dames que chez les messieurs. Les blessures ont été
nombreuses et parfois sérieuses. Or la sécurité, la santé des gymnastes sont parmi mes
préoccupations quotidiennes et ont été un de mes plus anciens combats en gymnastique. Aussi,
en ce mois d'octobre 2001, ce fut pour moi une énorme satisfaction et un soulagement largement
partagé dans la communauté gymnique.
Des années ont été nécessaires pour concevoir et réaliser la table de saut. Permettez-moi au
passage de rendre hommage à nos partenaires fabricants d'engins et de les remercier de leurs
efforts et des investissements consentis dans le projet. Leurs conseils avisés nous ont évité des
problèmes de conception pour concevoir les premiers prototypes. C'est notre Union panaméricaine
qui fut la première à utiliser la table de saut à titre expérimental. L'accueil positif des gymnastes et
des entraîneurs fut immédiat.
A Gand, les athlètes se sont emparés de la table «Pégases» produite par Janssen-Fritsen, le
fournisseur officiel, pour ne plus la quitter! La table de saut fut dans la foulée homologuée pour les
Jeux Olympiques d'Athènes de 2004. Et pour marquer l'événement, le fabricant pris la décision
d'offrir une table Pégases à chacune des fédérations affiliées à la FIG. Une initiative saluée avec
l'enthousiasme que l'on devine.
Aujourd'hui, notre attention ne faiblit pas sur le terrain de la sécurité de nos athlètes. Il est de notre
responsabilité de veiller à la qualité des engins produits et de mettre en garde nos formateurs et
nos gymnastes sur les risques parfois inconsidérés dans le cas d'une technique mal maîtrisée,
voire hors de portée.
Mais ceci est un autre débat.
*marque déposée
29
FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE GYMNASTIQUE